Le Lindy Hop

Le Lindy Hop est une danse née dans les années 1920 dans la communauté afro-américaine de Harlem. Elle s’est développée en parallèle avec les musiques jazz et swing sur lesquelles elle s’exprimait. Son style est issu du mélange de plusieurs danses :

• le Charleston, très à la mode au début des années 20, qu’elle fait évoluer vers une danse en couple,
• les Claquettes pour les jeux de jambes,
• le Foxtrot pour les rythmiques,
• le Jazz Vernaculaire (appelé aujourd’hui Jazz Roots) pour son style issu des danses africaines, du cake walk et des danses animalières.

Le Savoy, creuset du Lindy Hop

Au Savoy, mythique club de jazz de Harlem, les danseurs rivalisent et enrichissent continuellement cette danse lors de leurs improvisations les plus déchainées. Au début sans nom (puisque totalement improvisée) elle prendra le nom définitif en 1927. C’est à la suite du vol de Charles Lindbergh (baptisé « big hop ») qu’elle prendra son nom définitif. Un journaliste interviewe alors l’un des tout premiers danseurs , Georges « Shorty » Snowden, pour savoir ce qu’il dansait. A cours d’inspiration ou en hommage à l’exploit de Lindbergh (surnommé « Lindy ») celui-ci répond qu’il dansait le Lindy Hop.

Le grand Frankie Manning

Le Lindy Hop est dansé sur tous les tempos, du lent au rapide, sur la musique des big bands swing de l’époque. Il devient vite populaire et se répand dans tous les Etats-Unis. On doit cet essor à une troupe mythique de danseurs professionnels, les Whitey’s Lindy Hoppers. L’un de ses membres, Frankie Manning, deviendra plus tard son ambassadeur dans le monde entier jusqu’à sa mort en 2009 à l’âge de 95 ans. On retrouve ces danseurs dans des film comme « Un jour aux courses » (1937)  ou « Hellzapoppin » (1941).

Ce n’est qu’en 1937 que cette danse arrive à Paris dans « The Cotton Club Revue » avec l’orchestre de Teddy Hill. Mais il ne pourra s’exprimer que clandestinement pendant l’occupation allemande à cause des origines noires de la danse et du jazz. On pourra voir à ce sujet l’excellent film « Swing Kids » (1993) qui retrace cette époque trouble. Il faudra attendre l’arrivée des GI en 1945 pour voir son retour.  Il évoluera ensuite vers le Be Bop,  le Rock Swing, le Boogie Woogie et le West Coast Swing.

La richesse esthétique et chorégraphique du Lindy Hop s’explique entre autre par le fait qu’elle est une des rares danses à posséder plusieurs pas de base : un « triple step » que l’on retrouvera plus tard dans le Rock Swing, un pas et des jeux de jambes hérités du Charleston, des variantes comme la « groove walk »… Sans parler de toute l’improvisation corporelle qu’un danseur peut mettre dans l’interprétation musicale.

Danse sociale avant tout, elle met l’accent sur la communication et le partage entre les partenaires au travers d’une connexion indispensable à l’exécution des différents mouvements.